Daniel Ménard (DM) : Nous abordons ce soir un sujet : “Le fanatisme spirituel”, un sujet qui souvent soulève la controverse, lorsque l'on parle dans les journaux de secte ou de quelque forme que ce soit, d’influence religieuse ou autre, même politique dans certains cas, on pense à l’Irlande, à l’Angleterre, ces choses-là... Ce soir, nous invitons Bernard de Montréal pour nous parler de ce sujet qui souvent se présente comme étant très brûlant sur la scène politique ! Bernard de Montréal (Applaudissements - Musique).
Bernard, ce soir, le sujet : “Le fanatisme spirituel” peut soulever certaines questions qui touchent les gens qui se disent même d'une science ou de facultés politiques ou religieuses quelconques. J’aimerais que vous nous parliez de comment ces gens ou ces individus qui manipulent certaines masses de monde, peuvent en arriver à conserver une sorte d'intégrité ou d'équilibre dans leur échange avec ces masses, dans leurs relations humaines autant que dans leurs relations, disons philosophiques.
Quelle est la source qui permet à ces individus par un charisme quelconque, de comme contenir et contrôler les influences qu’ils ont pendant, des fois, des années, sur des gens ?
Bernard de Montréal (BdM) : Veuillez m'excuser si je tousse au cours de la soirée, mais j’ai la grippe. En général, un chef, un leader politique ou religieux, ou spirituel ou mystique, prend ses racines dans un peuple ou dans une nation, ou dans un groupe racial où il y a homogénéité de conscience. Homogénéité de conscience dans le sens que si un chef politique est fanatique, dans un certain sens, son fanatisme va être homogène au fanatisme qui peut faire soulever dans le milieu social où il a grandi, où il a développé ses vues politiques ou ses vues spirituelles, ou religieuses.
Donc il y a l’homogénéité de terrain que le chef vit en même temps que les gens avec lesquels il évolue, qui permet à ce chef d’aller aussi loin que les limites psychologiques ou psychiques de son propre peuple. Ce qu'un chef pourrait faire dans une certaine nation, il ne pourrait pas le faire dans une autre… Ce qu’il pourrait faire dans une certaine nation, il ne pourrait pas le faire dans une autre. Donc le chef politique est toujours à la fois la limite de l'esprit de sa race, il représente la limite de l'esprit de sa race, et en même temps, sa race, les gens qui font partie de sa race tendent vers sa propre limite à travers ce chef-là.
Donc il y a une concurrence psychique, il y a quelque chose que le chef permet au peuple de vivre, il y a quelque chose que le peuple permet au chef de vivre, et dans cet échange, dans cette homogénéité-là, vous avez tous les abus possibles en fonction des paramètres nationaux, raciaux, qui font partie du terrain où ces deux entités-là, le chef et la collectivité évoluent.
Par exemple, si on prend le fanatisme religieux qui peut exister dans le Moyen Orient, et le fanatisme religieux qui peut exister dans certaines parties des États-Unis dans le Sud, c’est deux fanatismes totalement différents, donc ce que les chefs vont vivre par rapport à la masse sera toujours proportionnel à ce que la masse en soi peut représenter de potentialités explosives.
On dit souvent : “le chef, il peut soulever dans la masse toutes sortes de choses”, c'est vrai, mais il faut que déjà ces choses-là soient là, elles font déjà partie du subconscient collectif de la masse, ces choses-là, ces éléments, ces paramètres, font déjà partie de la folie collective. Donc lui, à cause de sa sensibilité, sa sorte de génie, son charisme, il va aller chercher ces courants d'énergie là, et les faire vibrer à la hauteur qu'il veut, jusqu'à tant que toute la situation se retourne, autant contre lui ou contre le peuple qui a soulevé cette grande masse d'énergie là.
DM : Vous semblez dire que le point commun entre le chef et la masse qui l'accompagne semble être une mémoire, la mémoire qu’ils ont évidemment accumulée avec des antécédents là, de longue date, est-ce que je situe bien le…
BdM : Oui, il y a une mémoire, il y a une mémoire historique, une mémoire karmique. Regardez le phénomène nazi en Allemagne, si on le regarde d'un côté occulte, le phénomène nazi en Allemagne, si on regarde l’évolution mythique de l'Allemagne, à partir des premiers teutons, on s'aperçoit que l’Allemagne représentait même au Moyen Âge, un esprit qui voulait prendre conscience de son état de domination par la force guerrière, par la souvenance des grands exploits.
Donc tout ce qui représentait l’Allemagne au Moyen Âge, à un certain moment au vingtième siècle, c'est venu en surface à cause d'un type, Hitler, pas lui seul parce qu’il y a d'autres individus, mais Hitler qui a su faire vibrer cette corde de la psyché allemande, et ce n'est pas important pour nous de savoir si la race allemande avait réellement des origines aryennes ou ceci ou cela, le débat occulte ou ésotérique, c’est simplement... C'est secondaire. Mais le fait que des Hommes comme Hitler, comme Haushofer, comme les philosophes, les astrologues, ceux qui ont fait la connexion avec l’Orient, le fait que ces gens-là étaient capables d'instaurer en Allemagne à la cachette des occidentaux, des bureaux de l’occultisme allemand pour établir et pour coordonner les activités occultes de cette mentalité nazie là, c'est extraordinaire !
Et pourtant, nous, l'occidental, les occidentaux, les psychologues, on ne l'a jamais vu, on ne l’a jamais vu ! On n'a jamais voulu l'admettre, pourquoi ? Parce que notre façon de voir la relation entre le chef et les masses était basée sur des théories qui étaient purement sociales, alors qu'il y a des relations occultes qui existent entre les grands chefs et les masses. Et la personne qui ferait la moindre étude des grands courants, des grands penseurs, des grands meneurs de l’Humanité, surtout avant la deuxième guerre mondiale, verrait qu’effectivement, ces types-là, à un niveau ou à un autre, étaient en relation avec des sociétés secrètes en Europe ou en Asie, ou quelque part.
Il faut être très très naïf pour s'imaginer qu’un Homme puisse soulever des grandes masses de monde comme ça, forger une idéologie de feu, et croire que ce bonhomme-là, il est là simplement parce que c'est un accident de l'Histoire, le petit Hitler ! Ce n'est pas intelligent ! Donc ces Hommes-là ont la capacité de créer un fanatisme politique comme les nazis, ou un fanatisme spirituel comme dans l'autre cas, parce qu'il y a des liens karmiques avec ces peuples.
Il y a aussi des mémoires universelles à résoudre, dans ce sens qu’il y a des plans d'évolution au niveau de la civilisation qui doivent être rendus, dans ce sens qu'il y a des choses, il y a un “cyclisme” (cycle) dans notre temps, dans nos temps, dans les temps antérieurs et dans les temps futurs, il y a un “cyclisme” qui doit prendre place, afin que l'évolution de la conscience humaine sur la Terre au niveau des nations, au niveau des individus, se fasse.
Donc ces “cyclismes”, ce “cyclisme-là”, quand il prend place, il prend place avec des individus qui sont à la mesure même de la dimension du problème à résoudre ou du problème à faire naître dans le monde, et Hitler était la mesure de la conscience ou du subconscient du mental germanique. Il y avait une relation, et c'est la même chose pour tous les autres groupes qui dans le monde aujourd'hui existent, où vous avez un chef qui a la capacité de faire vibrer des cordes au-delà du raisonnable ou au-delà de l’intelligence.
DM : Est-ce que vous sous-entendez que ces courants d'énergie dits occultes sont les mouvements de longueur de siècles incroyables, qui aboutissent dans un fanatisme, dans une époque quelconque, est-ce que vous dites que ces mouvements cycliques karmiques viennent aboutir dans un temps, dans une époque, et donner évidemment à un individu le prétexte d'agiter un environnement quelconque ?
BdM : Oui, parce qu'il y a souvent... Ces forces-là peuvent être latentes. Regardez la fameuse société des assassins qui existait au Moyen Âge en Afrique du Nord ! Les assassins, aujourd'hui, on retrouve dans le fanatisme religieux de l’Afrique du Nord, on retrouve cette mémoire, on retrouve cette activité-là, qui va peut-être du treizième siècle jusqu'au vingtième siècle, il y a une connexion.
Les mœurs changent, mais l'énergie demeure, les mœurs changent, les mœurs de tous les peuples changent, mais l'énergie, la psyché, l’âme, demeurent. Les mœurs des Chinois vont changer, les mœurs des Russes vont changer, les mœurs des Américains vont changer, mais la psyché, le sous-conscient, l'impalpable, le karmique, demeurent, et vous avez plus tard un type qui vient et qui fait vibrer cette couche d'énergie, et là, hop !
DM : Donc l'évolution de la planète ou plutôt le facteur involutif, pour employer vos termes, a une progression qui ne dépend pas d'une idéologie, elle se sert d’une idéologie, mais c'est un courant de sentiments, semble-t-il ?
BdM : L’idéologie c'est simplement le modus operandi, l’idéologie c'est l’alibi exceptionnel, l'idéologie c'est la chose qui mesmérise l'intellect, l'idéologie c'est la chose qui endort l’Homme.
DM : Mais ce n’est pas ça qui le fanatise, ce n’est pas lié au fanatisme ?
BdM : Le fanatisme c’est autre chose, le fanatisme c'est de la possession astrale utilisant, si vous voulez, l'idéologie, pour donner à son mouvement une certaine orthodoxie, un certain semblant de vérité, un certain semblant d'intelligence. Mais dans le fanatisme spirituel ou dans le fanatisme politique, dans le fanatisme il y a de la possession astrale. Et la raison pour laquelle les Hommes ne voient pas le fanatisme quand il se produit, comme en Allemagne, par exemple, ou dans les pays de l’Orient, c'est parce que le fanatisme a toujours une fonction psycho-sociale qui transcende et qui va au-delà de l’alibi personnel psychologique de l'individu.
Et on n'a pas besoin d'aller loin, même si aujourd'hui on dit : “ah, ben, tant mieux, Gorbatchev est arrivé, et Gorbatchev il fait des changements avec la Pérestroïka et tout ça, il y a des changements en Russie, bon”... Les gens sont contents parce que le spectre de la guerre, il commence à se calmer, bon ! Mais il y a beaucoup de Russes, il y a beaucoup de communistes ou des gens qui vivent dans ces régions qui ne sont pas contents du tout de ce qui se passe avec Gorbatchev, parce que pour eux c’est une perte de face, pour eux c'est un grand système qui, à un certain moment, est obligé de se plier devant les exigences plutôt monstrueuses, de leur point de vue, du capitalisme international.
DM : Donc le caractère émotionnel de la masse influence l'individu ?
BdM : Le caractère émotionnel de la masse va, à court ou à long terme, créer une balance ou une disharmonie dans ce mouvement-là, parce qu’il y a trop de psyché, il y a trop de forces que j'appelle occultes, derrière le mouvement progressif d’une nation qui s’en va vers une certaine ouverture. Et vous avez juste à côté les Chinois qui à partir d'une même idéologie se refusent toute ouverture.
Donc quand on parle de fanatisme spirituel, ou qu'on parle de fanatisme politique, il faut réellement regarder et prendre conscience que l’Homme est un être multidimensionnel, et l’Homme n'a aucune idée de la nature de son mental, il a une conscience de son intellect, il a une mesure de son intellect, il a un IQ management. On va à l’Université, on dit : “toi tu as un IQ de 28, ou tu as un IQ de 128”. Si on te dit que tu as un IQ de 28, là tu te fourres une balle dans la tête, et si on te dit que tu as un IQ de 228, là tu te promènes comme une diva ! Bon !
Mais ça, c'est le côté purement structuraliste de l'intelligence, il y a au-delà du mental humain un autre plan d'énergie, d'intelligence, qui n'a rien à voir avec la mémoire, qui n'a rien à voir avec l'étude, qui n'a rien à voir avec la prise de conscience purement mécanique de l’ego par rapport au monde spatiotemporel dans lequel il vit, et c'est cette conscience, cette intelligence-là qui est universelle, qui est puissante chez l’Homme, mais qui est aussi dangereuse, dans ce sens que tant qu’elle n'est pas perfectionnée, elle peut créer sur l'intellect de l’Homme, des courants astraux, et l'inviter à une possession.
Et je dis que les Hommes qui manipulent les masses spirituellement ou politiquement, autrement dit les Hommes qui amènent l'individu à donner de son essentialité, de son identité, pour que naisse dans le monde l’identité ou l’essentialité qui est une valeur globale ou communautaire, ces Hommes-là sont très dangereux, et l’Homme ne le voit pas, pourquoi ? Parce que l’Homme n'a pas d'identité.
Si l’Homme avait de l’identité, si l’Allemand avait eu de l’identité, si les gens qui sont assujettis au fanatisme spirituel avaient de l’identité, ils ne s’enligneraient jamais avec ces mouvements d'énergie là, parce que leur identité leur permettrait de voir à travers les visions. Mais ils ne le font pas parce que justement, l’illusion astrale est très puissante. Et comme l’Homme n'est pas habitué encore, et l’Homme, d'ailleurs, n'a pas d’idée de ce que représente le mental pur, le mental total, le mental intégral, le mental, appelez ça comme vous voulez, l’Homme n'a pas d'idée jusqu'où peut aller l'intelligence !
Donc à ce moment-là il n'a pas d’idée de sa capacité de voir à travers les illusions multiples de tous ces systèmes, ou de tous ces mouvements-là qui dans le monde, dans un sens, sont nécessaires, parce qu'ils font partie de l'évolution de l’Homme, mais ils sont dangereux parce qu'ils font partie aussi de l'abolition de l'identité individuelle au profit d'une valeur globale communautaire, égrégorienne.
DM : Vous nous présentez le fanatisme comme étant totalement en dehors de l'idéologie et la question qui me vient, c’est : Est-ce qu’un individu est responsable ou victime d'être fanatique lorsqu'il est pris dans un courant comme celui-là ?
BdM : C’est très intéressant votre question, un individu qui est pris ou qui vit le fanatisme comme ça, ça fait partie de son expérience de vie. Il a déjà tout le matériel en lui qui a été préparé depuis sa genèse, peut-être qu’il a été foutu en dehors de l'école, jeune. Il a un complexe d'infériorité marqué, il a une grande fierté, grand orgueil, donc il veut démarquer sa nature de “petit homme”, et réellement agrandir son image. Donc il y a toutes sortes de facteurs psychologiques que les psychologues sont aptes à mettre en relief, mais ce que nous ne pouvons pas mettre en relief, c'est la nature de la pensée mentale qui exerce son pouvoir sur ces masses-là et qui fait partie du mouvement cérébral de l’ego chef.
Autrement dit, si vous, vous étiez un “fedayin” ou si vous étiez un chef spirituel quelconque qui menait des masses comme ça, et qu'on s'asseyait ensemble, bon, ben, moi je pourrais dire : “les idées que vous avez instituées, d’où elles viennent”... Et je pourrais vous amener petit à petit à vous faire réaliser que les idées que vous avez, vous sont infusées à partir de l’astral, d'un autre plan, et que probablement, rendu à ce niveau-là… D’ailleurs, ces gens-là ont communication avec les autres plans, Hitler n’a jamais nié la communication avec les autres plans, excepté pour des raisons politiques.
Donc les gens qui sont réellement en étroite relation avec l'aspect occulte d’eux-mêmes et qui manipulent des grandes masses d’individus, sont extrêmement sensibles à l'invisible, mais ils n’en connaissent pas les lois, ils sont assujettis à ces lois-là. Et c’est l’assujettissement à ces lois-là qui fait que ces gens-là sont aussi victimes que les masses qu’ils charrient avec eux.
On emploie souvent le terme “charlatan”, on dit : “ce bonhomme, c'est un charlatan”, , je ne suis pas d'accord avec cette facilité qu'on a de cataloguer des individus dans le monde qui vont faire des erreurs, parce que de dire qu’un type est charlatan, c’est établir un “a priori”, et je ne crois pas que les gens soient “a priori” charlatans. Qu'un Homme devienne charlatan au cours des années, dans ce sens qu'au cours des années, il s’aperçoit qu’il a fait des erreurs, mais il veut rester, il veut demeurer dans son milieu, dans la ligne de son action, parce que ça lui rapporte telle chose, telle chose, okey, ça va. Mais de dire que ces Hommes-là sont des charlatans, je n'aime pas ça parce que c'est appliquer un jugement sur des Hommes qui ne comprennent même pas eux-mêmes la mécanique occulte de leur psyché, et qui sont manipulés fortement par ces forces-là.
DM : L’aspect aussi qui est intéressant, c'est qu'on parle de l'individu qui est manipulé, mais est-ce que cet individu-là est manipulé par le fait qu'il se dévoue à une masse ou s'il est manipulé par ses ambitions ou des intérêts totalement personnels ?
BdM : Ça dépend probablement à quel stage de sa carrière il est rendu, mais…
DM : À sa base, à sa source, parce que c’est au niveau de la source ?
BdM : À sa source, il y a des éléments psychologiques qui entrent en jeu, mais aussi il y a des éléments psychiques qui deviennent fortement imprégnés dans son conscient, il y a un appel, il y a une vocation.
DM : Donc c’est une vocation vers l’extérieur ?
BdM : C’est dans une vocation qui s'établit vers l'extérieur, mais qui prend racine en soi. Regardez, je vais vous donner un exemple, il y a des gens dans cette salle, et puisque nous sommes plus ou moins un “conventum” (réunion) de personnes qui étudions les aspects plutôt voilés de la psychologie, on peut demander des questions en parallèle avec la nature psychologique de ce “conventum”, bon !
Moi je pourrais dire par exemple, dans la salle : “est-ce qu'il y a des gens dans la salle qui ont déjà entendu dans leur mental une voix qui leur parlait, et qui ont déjà exercé la capacité, la liberté d'échanger avec cette voix-là, okey... Et je suis sûr que beaucoup de personnes me diraient : “oui, moi j’ai un contact, moi ça fait des années que je fais ça”.
Bon, transposez cette réalité-là que nous objectivons ici, transposez-là dans un milieu social, racial, religieux, ainsi de suite, vous avez la même phénoménologie, seulement que cette phénoménologie, à ce moment-là elle est utilisée sur un plan beaucoup plus vaste, avec des intentions beaucoup plus grandes. Vous avez un individu là, qui peut… Il n’y a pas beaucoup de Hitler sur une planète, il n'y a pas beaucoup de Amin, vous en avez un, mais vous avez besoin seulement d’un Hitler, d’un Amin,un Noriega, même Noriega peut-être faisait de la religion mystique, c’est très connu que Noriega faisait de la magie noire.
Bon, alors on dirait que tous ces gens-là, tous ces gens-là rendus à un certain niveau de puissance, ils trafiquent avec les ténèbres, ils trafiquent avec les forces, et ils n'ont pas la conscience des lois occultes de ces forces-là, et finalement ils se font avoir par ces forces !
DM : Mais ils le font par intérêt personnel ?
BdM : Il y a effectivement des intérêts personnels parce qu'il y a quand même… On n'attire pas une mouche avec du fiel, il y a des intérêts personnels, mais il y a des forces prépersonnelles !
DM : OK. Je vous pose ces questions-là, c’est parce que…
BdM : Mais ce que je veux dire, quand on dit qu'il y a des intérêts personnels, je veux détruire le mythe, je veux détruire le mythe que surtout les Freudiens ont développé, c’est que : “parce que le gars, il est impotent psychologiquement, sexuellement, parce que souvent ces gens-là sont impotents sexuellement, il y a une relation entre l’impotence sexuelle et cette sorte de fanatisme-là”. Et ça, c’est dangereux, parce qu'il y a beaucoup de gens même dans la salle ici, qui sont impotents sexuellement, mais qui n'ont rien à voir avec ce fanatisme-là.
Donc, de dire qu’une personne est impotente sexuellement et que c'est à cause de ceci qu'il est devenu comme il était, par exemple, les psychologues ont dit qu’Hitler n’avait aucune vie sexuelle, ainsi de suite... Ça, c’est tromper l’œil ! C’est que l’énergie psychique utilisée dans la création de son vortex kundalinien se situait ici, donc à ce moment-là il est évident que le bonhomme vibre tellement ici, qu’il n’a plus besoin de vibrer là. Donc c'est simplement le résultat d'une conséquence, ce n'est pas le produit d’une absence !
DM : OK. C’est une manipulation de ses énergies !
BdM : C’est une manipulation de ces énergies-là. Bon, alors quand on traite avec le fanatisme spirituel, à quelque niveau que ce soit, n’importe quelle forme de fanatisme, il faut voir, à l'ultime limite, un aspect possessif de l'individu, dont lui n'est pas nécessairement conscient, ou dont il peut être conscient. S’il en est conscient, à ce moment-là il n’en verrait pas tous les aspects, parce que son ego ne pourrait pas soutenir la qualité de la manipulation.
DM : OK. Sur un autre plan là, on a parlé de l'individu qui seul manipulait une masse, mais dans la masse, les gens qui sont manipulés par ces individus-là, je pense au Québec au phénomène charismatique dans certains cas, puis qu’ils tombent en transe et ces choses-là, est-ce que ces gens-là sont des victimes encore, là ? Est-ce que ce sont des gens qui absorbent l'énergie ou une énergie de l’instructeur, ou du prédicateur en question, ou si ce sont des gens qui sont parfaitement synchronisés à son énergie ou à une énergie finalement... La façon dont vous le traitez...
BdM : Le mouvement charismatique, je ne le considère pas dangereux, parce que personne ne comprend ce qui est dit “anyway” (rires du public), donc comme ils ne comprennent pas ce qu’ils disent, ce n'est pas dangereux parce que ça ne peut pas être utilisé de façon idéologique. Donc il y a simplement l’aspect spirituel, naïf, de l'expérience, qui fait passer aux gens qu’ils parlent dans les langues, ainsi de suite.
Donc je ne considère pas le mouvement charismatique dangereux, parce que déjà il est fondé sur une certaine orthodoxie symbolique, il est fondé sur une assise spirituelle chrétienne, donc dans un sens c'est le côté occulte de la chrétienté qui entre… Autrement dit si vous me demandez : “par où l’occulte peut rentrer dans la chrétienté”... Je vous dirai : “à travers justement le mouvement charismatique”. Parce qu'il y a effectivement un aspect dans ce mouvement-là qui relève de l'actualisation de l'activité des plans sur l’Homme, ainsi de suite.
Mais comme c'est très très spirituel, naïf, ce n'est pas dangereux encore, en tout cas dans notre temps. À ce moment-là, les individus ne risquent pas grand chose, mais par contre je ne dirais pas qu’à court ou à long terme, certains individus, dans un mouvement où vibrent des forces astrales, ne pourraient pas être absorbés par cette énergie-là, et psychologiquement débalancés au niveau de leur moi ! Parce qu'il y a effectivement dans cette expérience charismatique là, une perte temporaire d’identité pour vivre le phénomène de la parole, ainsi de suite.
Donc il y a une suspension temporaire de l’identité, et comme on ne sait pas ce qui se passe, comme on ne fait que vivre objectivement la relation entre l’individu, l’astral et le plan matériel, à ce moment-là il peut y avoir des individus qui se dédoublent là-dedans ou qui en arrivent éventuellement à vivre une certaine relation avec le plan, les plans subtils, et s’ils ne sont pas réellement très très bien solides sur le plan mental, sur le plan psychique, ils peuvent éventuellement en souffrir.
DM : Mais la question que je veux aller chercher là, c'est comment un groupe d'individus se réunit avec un état mental de fanatisme, et quel est le fait, qu'est-ce qui est la dynamique qui engendre un fanatisme et un regroupement de gens, finalement, dans un processus de fanatisme ?
BdM : La croyance !
DM : C’est la croyance !
BdM : La croyance c’est le fil conducteur entre le chef et le groupe, et la croyance c'est comme le Fil d'Ariane, la croyance c’est ce fil qui permet à l'individu finalement de se sortir de son absence personnelle pour rentrer dans la grande présence collective, donc l'individu qui veut se sortir de son absence personnelle pour rentrer dans la grande présence collective, s'il croit, à ce moment-là le chef va l'amener là !
Et ça, c'est le prix qu'il doit payer pour participer, et à la fois c’est le prix qu’il doit payer pour se perdre, parce que la croyance c’est ultimement le plus grand jeu de l'astral, ça a toujours été utilisé sur la Terre dans toutes les sauces, parmi tous les peuples, toutes les nations. Et c'est seulement à la fin du vingtième siècle que l’Homme va commencer à voir à travers le jeu de la croyance, que finalement l’Homme cessera de croire pour rentrer dans un autre niveau de son mental où il ne pourra plus croire. Il saura. Point final.
Mais d’ici à ce que l’Homme en arrive à cette conscience-là, à cette conscience universelle, la croyance demeurera le fil, la matière, qui permet à ces individus de perdre contact avec eux-mêmes pour entrer en symbiose avec le chef, pour entrer finalement en transe collective avec le groupe.
DM : Là, on identifie le virus, c'est la croyance !
BdM : Ah ! Ben, oui. La croyance… La croyance… Croire c’est anti-intelligent ! Même si vous me dites : “oui, mais monsieur Bernard, peut-on croire quelque chose de bien”... Je vais vous dire : “si vous me montrez quelque chose de bien, je vais vous montrer son opposé”. Donc tout est polarisé ! Tout est polarisé ! La polarité ça fait partie de la dualité des choses. Donc à quelque chose qui est bien, il y a quelque chose qui est mal, à une vertu il y a son opposé !
Tant que l’Homme croira, tant que l’Homme croira, il ne pourra pas être intelligent ! D’ailleurs, si vous me demandez : “qu’est-ce qui a servi à l’évolution de l’ego, qu’est-ce qui a permis l’évolution de l’ego pendant des millénaires”... C’était la croyance ! Mais qu'est-ce qui a empêché le développement de l'intelligence chez l'Homme ? C’est la croyance ! Il n’y a rien de pire que la croyance, c’est absolument anti-Homme, c’est anti-individualité, c’est anti-intelligence, c’est anti-lumière, c’est anti-tout ! C’est terrible de croire !
DM : Mais quand vous dites : croire, est-ce qu’on croit en une idéologie ou on croit en quelque chose d’autre, en d’autres termes un individu qui se marie à une politique, à un groupe spirituel ou à un fonctionnement quelconque, et qu’il a à croire, est-ce que cet individu va croire dans un mouvement idéologique ou dans un mouvement d'énergie particulier ?
BdM : Croire c’est une bêtise fondamentale, que vous croyez à n’importe quoi, c’est une bêtise. Vous avez les plus grands intellectuels de l’Europe qui ont cru !
DM : Mais ça, c’est une idéologie !
BdM : Mais c’est la même chose, la religion c’est une idéologie !
DM : Il y a des gens qui ne comprennent rien, qui comprennent : “croire quelque chose”.
BdM : C’est encore pire ! (rires du public). Ça, c’est terrible, parce qu’on peut quand même dire : “bon, ben, écoutez, il y a des Hommes qui n'ont pas eu la chance d’aller à l'Université, de s'éduquer, ainsi de suite, ils ont besoin d’un support moral, la vie sur le plan matériel est très difficile, bon, on a besoin de croire en Dieu, on a besoin de croire en quelque chose, quand on vit dans des pays lointains, ainsi de suite”... Bon, OK. On croit. Normal !
D’ailleurs, la religion était essentielle et elle a beaucoup aidé l’Homme, mais je parle pour les Hommes qui sont arrivés à un certain niveau d’évolution, ou pour l’Homme qui arriverait à un certain niveau d’évolution, la croyance ne pourra plus faire partie de sa conscience. Si aujourd’hui, à la fin du vingtième siècle, on regarde, on voit qu'il y a eu des grandes intelligences, Jean-Paul Sartre, Gide, Platon, qui ont cru au marxisme, et qui voient aujourd'hui toute la machine faire pshiiiit ! Où elle était l’intelligence ?!
Moi j’étais petit gosse, j'avais neuf ans et j'étais anti-marxisme, j’avais neuf ans, je sortais de mes couches, ça allait contre ma peau, je regardais sur ma peau, et ça allait contre ma peau, parce que je ne pouvais pas concevoir quelque chose qui soit plus grand que l'individu.
DM : Mais à ce moment-là, c’est facile de ne pas croire, quand c’est une idéologie…
BdM : C’est une affaire d’évolution. Il y a des Hommes, il y a Gurdjieff qui est allé avec ses amis dans le Caucase durant la révolution de 17 et qui n'a pas joué le jeu. Il y a des Hommes dans le monde qui sont intelligents par eux-mêmes, qui ont une certaine science galvanisée, fixée en eux mêmes, et ces Hommes-là souvent ils sont seuls, parce qu'ils n'ont pas le support social. Il y a des Hommes dans le monde qui savent, qui attendent que se défasse la machine, que se défasse la machine !
DM : Oui, mais ils attendent qu’une idéologie tombe ?
BdM : Ils attendent que l’idéologie éclate, qu’elle s’effrite.
DM : OK. Mais les personnes… Il y a des gens… Admettons, on va prendre l’aspect opposé au capitalisme, il y a des gens qui vont croire dans le capitalisme, et pourtant il y a des aspects du capitalisme qui ne sont pas intelligents ?
BdM : Mais oui, évidemment, mais vous parlez de croire, est-ce qu’on croit au capitalisme ou est-ce qu'on bénéficie du capitalisme ?
DM : Il y a des Américains qui..
BdM : Qui croient au capitalisme ?
DM : Je ne sais pas, il me semble, qui ont… C’est pas mal ancré oui, j’ai l’impression !
BdM : De dire que c’est ancré, c’est une chose ! Le capitalisme dans le fond, il y a effectivement des aberrations, mais qu'est-ce qu'il y a de puissant dans le capitalisme ? C’est que c'est le fait que tu as un petit morceau de terrain, c'est à toi, le concept de la possession du territoire, il fait déjà partie de la conscience biologique des animaux. Si tu t’en vas dans le territoire d’un chien, tu risques de te faire mordre ! Donc le territoire ça fait partie de la conscience, ça fait partie de l'élimination de l’esclavage. Un Homme a le droit sur une planète d'avoir son territoire et de faire sa loi sur son territoire, sinon nous sommes des individus qui sommes à la remorque d'une plus grande idéologie, d’une plus grande présence : l’État ! Et ça, ça peut être très dangereux, c'est ce qui s'est produit en Russie !
DM : Mais l’État aussi a des modes de fonctionnement à l'intérieur du capitalisme ?
BdM : L’État a des modes de fonctionnement à l’intérieur du capitalisme dans la mesure où l’État est suffisamment conscient des individus, et que les individus sont suffisamment conscients de sa fonction. L’État est basé et doit être basé sur la reconnaissance de l’Homme et non pas imposé sur la conscience de l’Homme, l’Esprit se refusera à ça !
DM : C’est la démocratie !
BdM : C’est la démocratie ! Ce qui s’est passé depuis un an avec Ceausescu, l’Esprit de l’Homme est plus fort que toute idéologie, et là où l'idéologie ira contre l’Esprit de l’Homme, l'idéologie sera renversée, surtout au vingtième siècle avec la télévision, l'univers électronique. Il n'y a plus de place dans le monde pour la dictature, ni des États et ni des individus !
DM : Bon, je vais renverser encore la question parce que moi je cherche définitivement un vaccin pour le virus là …
BdM : La croyance !
DM : C’est parfait, on a identifié le virus. Mais est-ce que, s’il y a deux-cent-mille, trois-cent-mille Roumains qui se réunissent ensemble pour se défaire, disons exemple, d’une idéologie qui les alourdit, et qu’ils croient dans la liberté, est-ce que ce sont des gens fanatiques ? Est-ce que ce sont des gens, qu’un leader quelconque là, peut apparaître, et créer une forme quelconque de fanatisme dans ces gens-là, parce qu’eux croient en la liberté, je pense en Tchécoslovaquie, à l'écrivain, ils ont été chercher un philosophe, un individu qui parle avec des idées. Ce que je veux savoir, c’est à quoi il ne faut pas croire, est-ce que c'est dans une idée ou c'est dans un mouvement ?
BdM : Il ne faut pas croire EN RIEN, il faut simplement regarder si une chose est intelligente.
DM : Mais ce n’est pas évident ?
BdM : Ce n’est pas évident, ce n’est pas évident quand quelqu'un vient dans ta maison le soir et cogne à ta porte, et te sort de ton lit, “câlisse” ! Tu vas me dire que ce n’est pas évident ? Qu’est-ce que vous avez besoin comme évidence ?
DM : Non, mais celle-là, je ne peux pas la discuter ! (rires du public).
BdM : OK. Il y a plein de choses comme ça.
DM : OK. Mais deux-cent-mille personnes qui se réunissent pour débattre de sa liberté, a priori, c’est évident ! Mais un individu qui se sert de cette recherche de liberté et qui déclenche une forme quelconque de névrose collective et qui engendre un processus de fanatisme, là, à ce niveau-là, a priori, on pourrait dire que les gens qui veulent être libres, c’est évident qu'ils ne doivent pas croire dans un principe d’autorité quelconque, mais ce n'est pas évident le processus, le “comment ça se passe”, s'engager dans un processus ?
BdM : Bon, OK. Le mouvement en Europe de l’Est, au début, si on retourne au début du siècle, il y a eu la monarchie qui a écrasé la paysannerie, ensuite il y a eu les communes, et ensuite il y a eu la révolution industrielle où les gens, les enfants travaillaient pour rien. Finalement, il y a eu l’écœurement des travailleurs et les travailleurs ont cru, eux, pouvoir créer un système qui pourrait amener l’Homme à la mesure de sa propre noblesse !
Et il y a eu dans ce mouvement-là, des Hommes, Staline, qui ont empêché que ça se fasse de façon glorieuse, pourquoi ? Parce que même si vous avez une idéologie qui est ascendante, à l'intérieur de laquelle il y a des valeurs positives, il y aura toujours un chef, et si le chef n'a pas de conscience démocratique, à ce moment-là ce chef-là créera une forme de fanatisme politique.
Et Staline a créé du fanatisme politique, même s'il avait toutes sortes de bonnes raisons pour changer les masses, les emmener là-bas, faire la diversion, la réunification, il y avait tout de même du fanatisme. Et ce fanatisme-là est à la base de l'activité astrale sur le plan matériel, et les Hommes ne le voient pas parce que les Hommes ont tendance à croire !
Si tu déplaces cinquante-mille personnes d'une région et que tu les amènes là, automatiquement tu violes l'instinct territorial de la possession individuelle. Si nous faisions des analyses réellement minutieuses de ce que ces Hommes-là font au cours de leur histoire, nous verrions que : “ah, regarde, il commence à déplacer des gens d'ici et il les amène là, il fait de la relocation”.
Si nous étions suffisamment intelligents pour reconnaître que de la relocation, c'est une insulte à l'intelligence de l'individu, c'est une lèse à sa capacité à son droit à la possession territoriale, nous essayerions d'arrêter ces mouvements-là. Nous pourrions, dans la presse ou dans les débats politiques, ou dans les rencontres politiques, ou au niveau diplomatique, dire : “pourquoi vous déplacez ces gens-là”...
Donc nous avons pendant des générations et des générations, et des générations, nous avons fermé l’œil à ce que ces Hommes-là ont fait, et finalement ils ont fait ce qu'ils devaient faire, c'est-à-dire réellement brouiller les cartes de l'évolution politique, probablement d'un système qui aurait été très très grandiose, s'il avait été réellement régi par des individus réellement intelligents, au lieu de cons !
Quand vous avez un con, réellement con, comme Khrouchtchev, qui prend sa bottine aux Nations Unies et pour tâter avec sa bottine, c’est un con ! Et ces Hommes sont des chefs de nation, simplement parce qu'ils ont une âme brutale. Ce qui me fâche le plus dans le monde occidental, c'est que nos grands chefs se font descendre, se font fusiller, et nous, nous n'avons pas, pour des raisons de nos lois libérales de merde, nous n'avons pas le culot de descendre ces types-là !
Quand est-ce que vous allez voir un Noriega qui va descendre sous la balle, que vous allez voir un Amin qui va descendre sous la décharge d’un commando exercé... Il y a seulement un peuple qui a le culot de réellement agir seul et d'agir en fonction de sa volonté déterminante et en force, c'est le peuple juif ! Peut-être pour toutes sortes de raisons, mais ils ont la force, ces gens, - Israël, si les nations ne voient pas, - d’agir seuls, et je respecte ça d’eux, parce qu'ils ont de l’individualité. Nous, nous faisons de la politique, nous faisons de la politique, nous faisons toujours de la politique, et la première chose que nous savons, nous sommes obligés d'attendre un an, deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, avant que les types sautent !
DM : Donc, est-ce que l'antidote à la croyance, c’est la capacité de protéger son territoire à toutes les formes, toutes les formes voulues, autant un territoire psychique, qu’un territoire qui peut paraître, même culturel dans certains cas, et physique ?
BdM : Croire, c’est un mécanisme psychologique de l’ego, c'est une fonction subalterne de l'intelligence, c'est une déformation du mental créatif. Le mental créatif n’a pas besoin de croire, il regarde, il dit OK. Mais il n’a pas besoin de croire. Croire c’est s’assujettir, alors imaginez-vous, si on vous demande de croire à une belle chose, vous ne verrez jamais à travers !
DM : Parce que souvent, dans le phénomène de croire, il y a tout le phénomène aussi d'équilibre des forces, l'individu serait porté dans certaines occasions, pour un minimum de base d'intelligence, serait porté à défendre, disons, ou à demeurer dans un certain équilibre d'intérêt personnel. Mais souvent, il est obligé de donner une confiance dans un chef ou dans une autorité, pour la progression d'une collectivité ou d’un fonctionnement qui exige de voir plus loin que sa seule personne, et on va être taxé de manque de vision si on ne s'engage pas dans le processus, et plus tard, on pourra dire : “ben, t’as pas cru ou t’as manqué de vision”. Dans les deux cas, l’individu peut être frappé ?
BdM : Faire confiance à un chef, ça c’est une chose, vous faites confiance à un chef, ça c’est une chose, mais de là, à croire, c’est une autre chose !
DM : La nuance ?
BdM : Ben oui, vous faites confiance à un chef jusqu'à tant qu’il vous manque de confiance.
DM : Il faut qu’il y ait une réciprocité ?
BdM : Ben évidemment. Vous laissez le champ libre à un chef, on élit un chef. “bon, vas-y, t’as parlé, t’as fait des élections… Bababa bababa… On va voir jusqu’où tu peux aller”. Si un chef, il est réellement un grand chef, il va aller loin. Mais de là, à croire un chef, c’est absolument de l’aberration psychologique. Ça fait d’ailleurs partie de l’aberration psychologique de l’Humanité involutive. Pour moi, le plus grand danger que l’Homme vit sur la Terre c’est la croyance, aussitôt qu’il croit, il perd son identité.
DM : Mais donner confiance à un chef ou à un individu…
BdM : Ça, ça veut dire : “je te donne la corde jusqu’à tant que tu te pendes”. T’as le doit de faire ça, c’est totalement intelligent ! (rires du public).
DM : Oui, mais ça peut avoir des séquelles, ça peut avoir des conséquences pour l’individu lui-même. Donner confiance à un chef qui nous emmène avec une dette nationale énorme, pour toutes sortes de raisons qu'il peut avoir à justifier ou à expliquer, est-ce que les individus ont cru en lui ou lui ont donné un mandat de confiance ?
BdM : C’est un mandat de confiance jusqu’à tant qu’il trahisse ce mandat, s’il trahit le mandat, ensuite il ne revient plus à la politique !
DM : Mais quel est le moyen pour un individu de se protéger, ou je ne dirais pas protéger, mais de retirer son mandat de confiance à un chef dans lequel il n’a plus confiance, parce qu’on a beau dire : ne pas croire… Mais qu’il n’a plus confiance dans son mouvement, où l'individu peut se protéger dans ce processus-là ?
BdM : Ben, le chef n'est plus réélu après quatre ans, ce sont les normes !
DM : Donc il faut assumer individuellement le geste qu'on a posé ?
BdM : C’est à vous d'assumer, oui ! Il faut que vous assumiez le geste de votre faux jugement original, autrement dit si vous avez opté pour un chef, et vous vous apercevez qu’après deux ans, il vous a démenti dans sa démarche, à ce moment-là c'est votre problème, c'est vous qui l'avez choisi le chef. Donc vous restez avec lui ou au moins pour une période suffisamment courte de deux ans, encore ! Mais sur le plan de la croyance, ça va beaucoup plus profondément que ça, parce que l’affaire de faire confiance à un chef politique, ça c’est une chose, c’est surface, mais quand il s'agit d'idéologie, quand il s'agit de vérité, de vérité… De vie ou de mort, ou de vérité, de vrai ou de faux, à ce moment-là ça commence à être important de ne pas croire.
Si vous élisez un chef politique, et qu’il vous foute la patente en l’air, ça c’est pas grave, ça va pas vous défoncer la cervelle, mais si vous commencez à croire une personne, et que ses idées s'imprègnent dans votre cerveau pendant des années, des années, des années, à ce moment-là ça devient très très important, à un certain moment donné de votre vie, d'assumer votre identité. Sinon, vous serez à la merci de cette personne-là ou de cette idéologie-là pendant des années, et des années, et des années.
DM : Donc l’intelligence que l'on a, que l’on dispose, c'est la seule garantie que l'on a vis-à-vis d’un individu qui nous présente, soit des idées ou même, j’irais jusqu’à dire, des vibrations, parce qu’il y a beaucoup de gens qui parlent que dans les temps futurs, il y aura même manifestation extraterrestre et toutes ces choses. Donc devant un milieu ou un monde sur lequel on n’est pas, je dirais, capable de négocier une idéologie…
BdM : Manifestation extraterrestre, vous dites ?
DM : Oui.
BdM : Imaginez-vous, on a déjà de la misère à négocier avec... Les brutes, comment est-ce qu’on va manifester avec des extraterrestres ?
DM : Mais c’est ça la question ?
BdM : Imaginez-vous !
DM : Pour ne pas croire là, ce n’est plus une question d’idée à ce moment-là ?
BDM : Ce n’est pas une question d’idée, c’est ça que je dis ! Ne pas croire c’est un état du mental, c’est un état mental ! TU NE CROIS PAS !
DM : C’est étonnant…
BdM : Avant, on disait : “crois ou meurs”. L’Homme demain sera obligé de dire : “crois ou vis d’abord,” tu ne peux pas croire ! Et l’Homme, imaginez-vous si demain on vient en contact, et je dis si, parce que je dis toujours ainsi, mais pour faire plaisir à mon ami Richard Gleen, (rires public), mais si demain l’Homme vient en contact avec des Intelligences qui viennent d'autres espaces, imaginez-vous l’importance de ne pas croire, parce qu’aussitôt que vous croyez, vous êtes magnétisables.
Donc vous tombez sous les lois de l'hypnose, vous tombez sous les lois du sommeil renversé, vous tombez sous les lois du mouvement astral continu, ça veut dire que vous avez l'impression d’être dans un corps physique, mais vous êtes réellement en astral, donc imaginez-vous ce qu'on peut vous faire passer dans le cerveau pendant cette période-là, ainsi de suite. Donc vous tombez sous d'autres lois qui ne font pas partie de notre expérience psychologique ou psychique actuelle sur la planète.
Donc quand je dis que l’Homme ne doit pas croire, ça va beaucoup plus loin que ne pas croire simplement aux idéologies ou à la thématique, ou au canon de notre expérience spirituelle, ça va beaucoup plus loin que ça. Ça va jusque dans le domaine profond de la psyché humaine individualisée, où un jour, demain, dans un temps suffisamment rapproché, l’Homme aura à confronter des niveaux de conscience qui lui seront totalement étrangers. Et la seule façon pour lui de ne pas vivre l'étrangeté avec ces niveaux de conscience, c’est d’être capable de ne pas croire.
Donc “pas croire”, c'est un état mental supérieur à la conscience psychologique, subjective de l’ego. “Pas croire”, ce n'est pas équivalent à nier, “pas croire” c'est un état du mental, ce n'est pas une attitude, c'est un état mental, “pas croire” !
DM : Comment on peut accéder à cet état ?
BdM : Comment on accède à ne pas croire ?
DM : Qu’est-ce qui emmène un individu à progresser vers cet état-là ?
BdM : Quand on a finalement réalisé que tout ce qui existe sur notre planète, que tout ce qui existe sur les plans, tant que ce n’est pas totalement intégré, ça fait partie du mensonge cosmique intégral.
DM : C’est cru là ! (rires du public). Il faut que je formule une question après ça. Évidemment si l’individu… Vous dites qu’il est obligé de vivre toutes les désillusions, il ne vit finalement que de déceptions pendant un très long laps de temps de sa vie, pour en arriver à voir que tout vient de l’invisible, parce que là, le mensonge cosmique ça commence à prendre de l’ampleur !
BdM : Oui mais il ne faut pas le regarder sur un plan quantitatif, le mensonge cosmique il faut le regarder sur un plan qualitatif. Si vous regardez le mensonge cosmique sur un plan quantitatif, ça n’a pas d’allure. Mais si vous le regardez sur un plan qualitatif, ça a une rémission dans ce sens qu’il vient un point dans la vie où tu ne crois pas. Et l’Homme de demain, l’Homme de la prochaine évolution, l’Homme qui travaillera avec des sciences grandioses, l’Homme qui travaillera avec des plans, l’Homme qui travaillera avec des espaces-temps différents, ainsi de suite, l’Homme devra se protéger contre la multiplicité des nouvelles coordonnées psychiques qui feront partie de son mental universel.
“Pas croire”, ce n'est pas simplement… D'ailleurs, “pas croire”, c'est quelque chose de neuf sur notre planète, nous ne sommes pas habitués à “pas croire”, parce que nous avons été pendant des siècles habitués à croire, mais “pas croire” c'est un état mental, et l’Homme un jour en arrivera à cette conscience qui fait partie du mental supérieur.
“Pas croire”, ça fait partie de la conscience supramentale sur la Terre, une conscience supramentale ne peut pas croire, c'est impossible qu'elle croit, elle peut voir, elle peut disséquer, mais elle ne peut pas croire, pourquoi ? Parce qu’il n'y a pas d'insécurité dans le mental supérieur. La raison pour laquelle l’Homme croit, c’est parce qu'il y en lui de l'insécurité. Donc il va chercher la force, il va chercher la substance, il va chercher la soutenance d'un milieu qui peut lui apporter certaines vérités.
Alors que dans le mental pur de la conscience supramentale, l’Homme individualisé n'est pas à la recherche de rien, il n'est pas à la recherche de rien, donc comme il n'est pas à la recherche de rien, il ne vit pas l'insécurité psychologique de l’ego par rapport à quoi que ce soit, ni Dieu ni les femmes !
DM : Vous dites qu’il n’absorbe rien finalement, et est-ce que cet individu-là, qui a cette conscience supramentale, c'est un être qui se manifeste tout le temps ?
BdM : Il est toujours en manifestation.
DM : Tout le temps en manifestation ! Ses relations avec son environnement ?
BdM : Toujours en manifestation. Il y a échange… Un être supramental c’est comme un volcan, il lance dans le monde de la lave et elle coule, ou il échange avec un autre volcan, il va échanger. Mais tout part de lui, tout part de lui, tout part de lui, c'est pour ça qu'il ne croit pas.
Croire c’est prendre, croire c’est absorber de l'extérieur vers soi, c'est ça croire. Alors que “ne pas croire”, c’est créer… C’est créer ! Donc lorsque l’Homme aura une conscience suffisamment mentale, il ne pourra plus absorber vers lui-même, il créera. Donc dans n’importe quels domaines qu’il sera, que ce soit en science ou en métaphysique, ou en ce qui concerne quoi que ce soit, il créera, mais on ne pourra pas lui faire croire quoi que ce soit, parce que son mental sera trop éveillé à la dualité de la vérité et du faux.
DM : Mais comment l’individu qui, comme vous le dites, se manifeste toujours ou tout le temps - la phrase se place mal - donne confiance à un environnement, comment cet individu qui se manifeste toujours ou tout le temps peut donner confiance ?
BdM : La continuité !
DM : La continuité dans quoi ?
BdM : Si un individu est continu… La continuité ce sera la marque de l’Homme nouveau. Un Homme conscient, nouveau, s’il est réellement conscient, il sera continu, dans un an, deux ans, trois ans, quinze ans, trente ans, quarante ans, cinquante ans, soixante ans, soixante-dix ans… Continu ! Ça sera la mesure, ce ne sera pas la vérité qui sera la mesure…
DM : Ce ne sera pas ses réalisations non plus ?
BdM : Non, non, la continuité ! Tu regardes ce qu’il va vivre dans vingt ans, tu regardes ce qu’il fait maintenant, c’est continu, pourquoi ? Parce qu’il aura une conscience prépersonnelle. Donc comme il aura une conscience prépersonnelle, à ce moment-là le côté astral de la conscience involutive ne sera pas présent dans les actes. Donc à ce moment-là, on dira : “ah, ce type-là, il a une conscience supérieure, ah, conscience supérieure” !
DM : Mais “continu” ne veut pas dire permanence ?
BdM : “Continu” veut dire permanence.
DM : Veut dire permanence !
BdM : Oui.
DM : Parce qu'il y a des gens qui sont “astral” ou qui s’astralisent et qui vivent d’une certaine permanence, mais sont brisés en cours de route ?
BdM : Oui, oui, d’accord, mais je parle des chefs là, je parle des Hommes qui… Il y aura une continuité, il y aura une permanence, mais ce ne sera pas basé sur la vérité.
DM : Quand vous parlez de vérité, vous parlez d'une réalisation d'un individu ou d'une vision d'un ensemble d'individus, ou si vous parlez d'une réalité de l’immédiat ? Est-ce que quand vous parlez que l’être propulse une vérité, il propulse une création ou s’il propulse un état de conscience avec son environnement, qu'est-ce que vous sous-entendez par vérité, parce que les gens croient dans des vérités ?
BdM : La vérité ça n’existe pas pour un Homme conscient. Le réel existe.
DM : Donc une réalité peut être une vérité pour un Homme inconscient ?
BdM : Oui.
DM : Donc une personne consciente supramentale peut se voir suivie par des gens qui pensent que sa réalité est une vérité ?
BdM : Oui, ils prendront sa réalité pour une vérité.
DM : Comment l’Homme conscient se protège ?
BdM : En réalisant que la vérité, c'est une autre illusion qu’il devra dépasser pour arriver à leur propre réalité à eux.
DM : Et celui qui manifeste la réalité, comment il se protège des gens qui…
BdM : Il les laisse !
DM : Il les laisse, c’est radical ! La raison spéciale pour ça, spécifique pour ça ?
BdM : Il les laisse parce qu’un jour ils deviennent trop lourds, ils deviennent trop lourds, et lui il est trop léger !
DM : Donc une personne consciente ne peut fonctionner exclusivement, finalement, qu'avec des personnes conscientes ?
BdM : Éventuellement, oui.
DM : Merci, Bernard de Montréal. (Applaudissements).
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